dimanche 30 mars 2008

Burkina mode d’emploi 2

2) La cours, lieu de vie familiale de tous les jours

Le Ouagalais, ou plus généralement le Burkinabè, vit dans une « cours », dans sa « grande famille » avec père, mère, oncle, tante et autre cousins. Il n’est pas rare de savoir que plus de 20 personnes vivent dans cette même cours. L’idée est d’avoir un espace fermé délimité par un mur de séparation. Au fond de la cours, on trouve, l’un ou l’autre toit pour les jours de pluie. De manière générale, la famille vit dehors, dans cet espace, sans imaginer que chacun ait sa chambre. Nous sommes bien loin de nos petites maisons cosy où chacun a son espace propre avec ses petites affaires.

Si le burkinabè a la chance d’avoir un travail avec un vrai employeur, il se rend « au service », à vélo ou à mobylette mais ça ne concerne malheureusement qu’une toute petite partie de la population. Les autres, embarquent leurs sacs emplis d’articles à vendre (arachides, papayes et oranges, chaussures importées, cigarettes ou autres bassines en plastiques) dans la rue et se rendent sur leur lieu de vente. Les moins chanceux attendent, attendent dans la cours… qu’un des membres de la famille parvienne à amener de quoi se nourrir le soir.

S’il en a les moyens, le Ouagalais a accès à l’électricité, extrêmement chère ici à cause des prix à l’importation du pétrole. Moins de 20% du pays est couvert en électricité. Ça parait anodin mais la vie est totalement différente quand on n’a pas l’électricité. Il faut le vivre pour pouvoir prendre conscience de notre dépendance à l’électricité. A Ouaga, nous avons l’occasion d’en faire l’expérience régulièrement car suite aux grandes chaleurs (38° dans la maison aujourd’hui), la société d’électricité n’arrive pas à assurer la surconsommation liée à l’utilisation de l’air conditionné dans les "services". C'est finalement un bel exercice d'être amené à vivre sans électricité de temps en temps !

mercredi 26 mars 2008

Reportage CEA Côte d'Ivoire

Vendredi matin, j’arrive au boulot tranquille vers 9h15, j’ai un rendez-vous l’aprem’ mais rien de spécial le matin. Et puis je reçois un SMS de Jean-Claude :

- « Y’a une urgence pour AITV , consulte tes mails».

Un peu d’action ? Euh ouais, mais y’a coupure…donc pas de mail, ni de téléphone. Je fini par appeler AITV à Paris avec mon portable au numéro d’urgence.

- « Allo, c’est Joffrey au Burkina, vous pouvez me rappeler ? »

Gabrielle, journaliste de AITV m’informe qu’il y a une réunion à Ouaga du Comité d'Evaluation et d'Accompagnement (CEA) des accords de Ouagadougou avec Blaise et Soro et que ce serait bien si je pouvais faire quelque chose là-dessus... Elle me donne même un numéro de contact...

- « Allo l’attaché de presse du Président ? Quoi, la réunion commence dans 10 minutes ? »

Meeeerde…

Le temps de rentrer à la maison préparer mon matos, enfourcher mon bolide et de retrouver mon chemin dans Ouaga 2000 (à l’autre bout de la ville) et me voilà à bon port mais en retard !

Je suis accueilli par un tapis rouge, des tas de flics et des gardes en uniforme de gala et un portique de sécurité. Quand je fini par arriver à la salle de réunion vers (10h00) les journalistes en sortent et ont un p’tit rictus en me voyant débarquer…

L’attaché de presse m’explique que pour la presse c’est fini. La réunion se tient à huis clos, un point presse aura lieu à l’issue de celle-ci. Une longue journée d’attente se profile…

J’en profite pour vous en dire un peu plus sur ce CEA. Le Président du Faso -Blaise Campaoré- est le 'facilitateur' de ce comité qui met en présence les différentes parties au conflit en Côte d'Ivoire - dont le Président Laurent Gbagbo et l'ex chef des rebelles aujourd'hui Premier Ministre, Guillaume Soro. Le but de ce comité est de permettre au processus de paix de continuer son bonhomme de chemin en veillant à l'application des accords de Ouaga dans les délais prévus.

Les principaux points de ces accords sont :

  1. L’identification Générale des populations. Il s’agit de fabriquer des cartes d’identité pour l’ensemble de la population, reconstitution des registres de naissance (perdus ou détruits). Ça paraît con mais ça demande un sacré boulot et ça détermine tout le reste.
  2. Le processus électoral. Cartes d’électeurs, listes électorales, bureaux de votes… Tout le nécessaire pour des élections démocratiques et transparentes.
  3. Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire. Créer un centre de commandement intégré pour les deux parties ex-belligérantes, désarmer, démobiliser et réinsérer les anciens militaires rebelles (des allocations sont -par exemple- prévues en attendant qu’ils soient réinsérés dans l’armée régulière).
++ Texte intégral des accords de Ouagadougou ++

Mais revenons à nos journalistes... Nous sommes une bonne quinzaine à patienter. Presse écrite, agence de presse, radio, télé, tous les médias sont représentés.

Beaucoup de journalistes ivoiriens sont de la partie, apparemment ils sont venus dans les valises du Premier Ministre Soro. Il y a aussi quelques journalistes burkinabé et…un blanc, moi. C’est une bonne occasion de rencontrer des pros, de jargonner sur le matos vidéo… Il sont tous assez relax, discutent foot ou politique à grands renforts de coups de gueules ou de fous rires !

Un bon moment donc, s’il ne s’était prolongé toute l’après-midi… A l’heure du dîner on est invité à l’arrière–salle où on partage un buffet avec les officiers militaires. De l’autre côté des cloisons, les politiciens se régalent, toujours en huis clos.

Finalement à 18h30, ces messieurs annoncent que ‘la presse est demandée’ (ben voyons !). On se précipite donc dans la salle de réunion. On a droit un pâle discours par un quidam de porte-parole. Trois minutes plus tard, it’s over, tout le monde dehors ! Et meerde, ça va être un peu court…

A la sortie je fais le pied de grue avec la meute de journaliste, les micros tendus, les photographes et les caméramans tiennent leur place. Va falloir jouer du coude !

Le Président Campaoré puis le Premier Ministre Soro répondent à quelques questions. Bon y’a de la matière. Avec les quelques plans que j’ai pu faire dans la salle et les images de ce matin que le journaliste de la RTB (télé nationale) m’a promis, ça devrait le faire…

Après ça, il me reste à récupérer les images de la RTB -plus compliqué que prévu évidemment et image complètement penchées ! - préparer une sélection d’images et itw de +/- 5 min, la compresser et l’envoyer par le net sur le serveur de AITV, préparer un p’tit commentaire, une liste minutée des images… Mais tout ça c’est une autre histoire !

dimanche 23 mars 2008

En avant, marche!

Ça y est ! ça aura mis du temps…mais le projet pour le quel je suis arrivée ici devient, enfin, réellement opérationnel !
Six mois de mise en place, de remise en question, six mois difficiles pour lancer un projet si ambitieux. Mais on y est ! Nos équipes, 18 infirmiers et 9 animateurs, passent de village en village (180 villages couverts par le projet) afin d’aider les villageois à identifier et soigner les cas de malnutrition parmi les enfants. Le principe est d’expliquer aux villageoises (les femmes sont les points centraux du le projet) ce qu’il faut donner comme complément à l’enfant malnutri tout en expliquant, en parallèle à la maman de grands principes permettant d’éviter de retomber dans la même situation dans quelques mois.

L’équipe basée à Ouaga s’est largement étoffée. Alice, la comptable est devenue mon super bras droit ! Siaka, le logisticien, ancien militaire commence à comprendre ce qu’un projet si énorme attend d’un logisticien. Idrissa, Chef de projet, s’est complètement approprié le projet et le porte à bout de bras. Il est épaulé par Albert, médecin congolais, expatrié Croix-Rouge de Belgique. Une histoire à lui tout seul cet Albert! Et enfin, Rosine, ma cheffe de mission, a, certes des défauts, mais on peut lui reconnaitre une grande qualité : elle fait bien avancer les choses !

Si j’avoue avoir remis un peu en question le projet lors de mon arrivée et des mois qui ont suivi, je suis aujourd’hui persuadée de son utilité !

La situation nutritionnelle du pays est bien plus alarmante que prévu. Vous souvenez-vous du Niger il y a deux ans lorsqu’on a parlé d’une grave crise de malnutrition ? Et, bien, nous sommes un peu près dans le même schéma. Les récoltes ont été mauvaises cette année à cause de pluies inexistantes ou tellement fortes qu’elles ont détruit les cultures. Et le prix des matières premières (qui n'en a pas entendu parler?) est de plus en plus élevé de sorte, que l’importation n’est pas non plus la solution.

Le projet a donc toute sa raison d’être actuellement. Et ça, ça fait du bien au morale de se savoir utile même si c'est dur de se rendre compte que la situation est si grave dans le pays !

Burkina : mode d’emploi

Beaucoup nous demandent à quoi finalement ressemble la vie au Burkina ? Et comment vivent les Burkinabès ? Et la vie à Ouaga ? Que font les Ouagalais ? Que fait-on dans nos temps libres ? Que mange-t-on? Il est vrai que nous racontons beaucoup nos voyages, nos visites, mais peu sur la vie à Ouaga. Lançons-nous ! Voici la première rubrique !
1/ L'alimentation et les marchés

Pour les Ouagalais, la journée commence ici par un petit déjeuner typique composé d’un riz gras, d’un to, d’une « soupe de poisson », ou encore, plus familier pour nous d’un café complet (voyez un peu de nescafé sorti tout droit de la boîte avec une grosse dose de lait concentré sucré) avec un peu de pain.

Côté légume, on ne peut pas trop se plaindre. On trouve : tomates, pommes de terre, ignames (grosses racines ressemblant à des pommes de terre), patates douces, courgettes, poivrons et aubergines, aubergines locales (très amères) et les petits pois (frais). On trouve aussi des boîtes de conserve de tomates concentrées importées tout droi de Chine, élément de base du très répandu « riz sauce ».
Côté fruit, c’est un peu moins varié, avec les bananes, les papayes, les oranges (peu goutues), les fraises (depuis deux mois mais c’est la fin) et les mangues qui arrivent.

Ce qui est assez déroutant, c’est que malgré tous ces légumes abondants sur les marchés, l’alimentation du Burkinabè n’est que peu basée sur ces légumes.

Le riz, les haricots blancs, le maïs, et le mil sont la base de l’alimentation ici. Le tô, fabriqué à avec la farine de mil, ou le riz constituent l’élément de base de tout repas burkinabè. Le riz sauce, ou le tô sauce, sont les plats typiques. Le légume étant un produit de luxe. Pour nos goûts européens, ce n'est pas mauvais une fois, deux fois, à la troisième, ça commence à lasser et j'avoue que maintenant, quand on peut éviter... on préfère viser les petits pois à la viande!
Et le repas se mange avec les doigts !
Si tu te ballades sur les marchés et que tu rencontres quelqu’un qui est en train de manger allègrement son plat de to sauce feullie, toujours, il est de coutume d'entendre: « vous êtes invités », ce qui signifie : « venez vous aussi mettre vos mains dans ce bon repas de to remplie de sauce verte ». Heureusement, en général, la personne n’est pas trop vexée si on répond, « merci c’est gentil, je viens de manger… »

Le repas de fête, est le poulet bicyclette (en contraste avec le poulet télévision) grillé à l’ail, accompagné de frites (franchement bonnes même si ça ne vaut pas les frites belges) et d’alloco, bananes plantins frites !

Les marchés regorgent également de savons faits de karité (hydratant). On trouve beaucoup de pagnes colorés, et de seaux et autres bassines en plastiques colorés faites au Ghana.

De notre côté, nous ne pouvons pas nous plaindre. Nous pouvons faire beaucoup de petits plats avec tous ces aliments possibles à trouver mais quelques saveurs nous manquent quand même pas mal. On sera contents de pouvoir y regouter en mai ! En dehors de ces fruits et légumes, nous nous fournissons en emmental, yaourt, mayonnaise et viande dans un affreux supermarché (genre « batard ») tenu par des libanais, forts présents dans le commerce ici.

Exception faite des deux supermarchés libanais qu’on trouve uniquement à Ouaga (et à Bobo), les supermarchés, tels que nous les connaissons n’existent pas. Les seuls petits magasins où on peut trouver mayonnaise, coca et biscuits premiers prix importés d’Europe sont les échoppes des pompes à essence.
En fait, au Burkina, rien n'est produit. Alors, soit on mange des aliments sortis tout droit des champs, soit on mange des produits importés. Pas de jus d'orange, pas de production d'huile malgré les tonnes d'arachides qu'on trouve dans les rues, pas de boîtes de conserve de tous ces bons aliments pour les conserver en vue de la période de soudure (période entre deux récoltes).
Le Burkina produit des yaourts mais... à base de lait en poudre venant d'Europe!
Tenez vous bien, la seule chose produite au pays est... la bière (qui ne vaut pas non plus la bière belge mais se défend) mais malheuresement à nouveau tous les éléments utilisés pour produire la bière sont eux aussi... importés d'Europe.

Pour ce qui est du paiement, le plus gros billet ici est celui de 10.000 FCFA, soit 15€. Et la monnaie est rare dans le pays, de sorte qu’on attend souvent que le serveur aille chez le ou les voisins pour essayer de casser ces fameux billets de 10.000! Même la banque n'a pas de monnaie... Les petites pièces ont même disparu et on vous rendra les derniers 10 Fcfa en bonbons.
Alors, en toute franchise, ça pourrait être vraiment pire mais si Jo rève d'une bonne frite de la place Flagey (ouf, la pétition a marché) avec un gros cervelas, moi je savoure déjà une bonne salade de chèvre ou un bon poisson bien cuisiné! Au plaisir de partager ça dans un mois (ou autre chose avec vous).

Bientôt sur le blog : Burkina mode d’emploi
2) la "cours", lieu de vie familiale

Joyeuses pâques!

"Jesus Christ a vaincu la mort. Alléluia allélui amen!!! Que sa résuréction nous fortifie et murisse notre foi en lui. Bonne et joyeuse pâque à toi et toute ta famille! Bye bye. Alice"

Voici un petit message reçu en ce dimanche dominical de la part de ma collègue comptable Alice.
De quoi faire réfléchir...

mercredi 19 mars 2008

Sahel Solidarité



Aperçu d'un autre projet sur lequel j'ai bossé en décembre pour Manivelle Prod. J'ai suivi le tournage, réalisé certaines interview (en français), écris le commentaire et enregistré la voix.
Tourné à Bokin à une cinquantaine de km au nord de Ouaga (cf. Yako).

Il s'agit d'un reportage réalisé pour Sahel Solidarité, une ONG burkinabé qui utilise les nouvelles technologies (photos, et projection vidéo en pleine brousse) pour ses campagnes de sensibilisation à l'hygiène et à l'assainissement de l'eau en milieu rural.

Voir la version longue (23 min)

mardi 18 mars 2008

L'alto Mondo de Simo

L'ami Simo est de plus en plus passionné de montagne. Il est même entrain de devenir journaliste spécialisé dans la presse transalpine (ALP - La rivista italiane del verticale).

Pour rappel, Simone (prononcez 'Simoné') avait passé ses six mois d'Erasmus en notre charmante -et dépravante- compagnie à Bruxelles (période 'rue de l'été'). Depuis on se voit une ou deux fois par an, à Turin, à Bruxelles, ou ailleurs (Peyresq, Tyrol...). D'ailleurs, il pourrait bien quitter ses montagnes dans les mois qui viennent pour venir tâter les pistes ouagalaises...

Tout ça pour dire que je viens de découvrir que lui aussi tient un blog (en italien). Au programme : montagnes italiennes, ski de rando, photos... Putain, c'que ça rafraichît de voir ce genre d'images !!!!

En route pour les sommets avec Simone !

lundi 17 mars 2008

Mes images sur TV5

Comme certain le savent déjà, je bosse comme Journaliste Reporter d'Images (JRI) pour AITV (Agence Internationale de télévision) via Manivelle Productions.


Mon boulot consiste à réaliser des images de l'évènement et une ou deux interviews. Ensuite je fais une sélection d'une durée de 5 à 10 min (itw comprise) et j'envoie le tout à AITV à Paris. Là, un journaliste et un monteur prennent le relais pour réaliser un sujet d'une à deux minutes pour le Journal Afrique de RFO.

AITV propose aussi ces reportages à d'autres médias (France 24, TV5) et c'est ainsi que ce dimanche, j'ai eu le plaisir de voir mes images au Journal Afrique de TV5. J'ai déjà réalisé quelques sujets pour AITV mais c'est le premier qui est diffusé sur TV5.

Le reportage en question concernait une manifestation à Ouaga contre 'la vie chère au Burkina Faso' et a été diffusé en premier titre du JT. Vous l'aurez compris, c'est avec un certaine fierté que je vous invite à y jeter un œil sur le site de TV5.

Et surtout, n'hésitez pas à me donner votre avis !

Photos : Bé A.

Tofke & Manu

La semaine dernière, ces deux vieux potes sont venus nous rendre une visite surprise avant de s'envoler pour Cotonou. L'occasion d'une sortie 'coupé-décalé' bien arrosée et de quelques nouvelles du pays. Ah c'est bon de revoir ses potes!

Bon l'interview est un peu bidon, on a fait ça en dernière minute avant leur départ. Mais c'est assez marrant d'entendre leur avis sur ma vie ici...

samedi 15 mars 2008

Sofia en Caracas

Photos : Sofia W. - http://caracax.blogspot.com/

La liste de nos amis en vadrouille un peu partout sur la planète ne cesse de s'allonger. Sofia est à Caracas pour stage de trois mois dans une télé locale. J'ai juste jeté un œil sur son blog mais les photos sont superbes, ça donne vraiment envie... Alors, si comme moi vous avez envie d'en (sa)voir un peu plus...

mardi 11 mars 2008

Manifestez en ligne !

Manifester en faveur de la liberté d'expression sur le net, c'est bien. Le faire directement dans les pays qui restreignent ou qui interdisent cette liberté, ce serait encore mieux. C'est un peu ce que propose Reporters Sans Frontières ce mercredi 12 mars.

Créez votre avatar, choisissez un message pour votre pancarte et partez manifester
en Birmanie, Chine, Corée du Nord, Cuba, Egypte, Erythrée, Tunisie, Turkménistan et Vietnam.

Symbolique bien sûr mais quelle bonne idée.
Rendez-vous donc ce mercredi sur WWW.RSF.ORG

samedi 1 mars 2008

Pays Dogon, nous voilà !

Hé hé, oui je sais pour le moment on enchaine un peu les voyages ! Promis après celui-ci, on bosse... Donc voilà lundi on (re)met le voiles, direction le Mali, pour découvrir le fameux pays Dogon. Le coin est -paraît-il- devenu un nid à touristes mais on a peut-être trouvé un moyen de le découvrir autrement : à cheval.

A Ouaga, il n'y a pas des milliards d'activités mais il y a quand même quelques bons plans, comme le 'Cheval Mandingue'. Thierry -qui vit ici depuis...euh...un bail- a créé ce manège aux portes de la brousse (à la sortie de la ville, sur la route de Bobo). On est déjà allé monter quelques fois avec Elo pour se remettre en jambe et on a aussi emmené les parents en ballade.

Chaque année le Mandingue organise une ou deux rando en Pays Dogon. On a raté celle de décembre, pas question de rater celle-ci !

On part avec un groupe de 7 ou 8 cavaliers et d'autres font le voyage en voiture, on va longer la falaise à cheval et faire des bivouacs le soir. Pour en savoir plus faudra attendre notre retour.

Ouaga contre la vie chère

Jeudi matin, je reçois un SMS du consul : "Des échauffourées sont signalées à divers endroits de la ville. Il est recommandé d'éviter tout déplacement non indispensable".

Ok, je suis de toute façon chez Manivelle et Elo à la Croix-Rouge. On évitera le centre aujourd'hui. Dans notre quartier, c'est calme. Au fil de la journée les nouvelles arrivent, des manifestants ont envahis plusieurs artères de la ville et il y a de la casse. Jean-Claude reçoit quelques images prises avec un GSM, on y voit des vitrines cassés et un bureau de la Western Union dévalisé. J'apprends ensuite que des feux rouges et plusieurs panneaux publicitaires ont aussi subis les foudres de la foule et que des pneus brulent un peu partout.

Au bureau plusieurs burkinabé passent en râlant sur ces jeunes manifestant qui cassent les biens de l'état, "et qui va devoir payer la casse ? C'est nous". C'est vrai que pour les feux rouges, c'était pas très malin mais pour les panneaux publicitaire, c'est plutôt bien vu !

Il faut dire que la colère montait depuis quelques semaines. En cause une augmentation des produits alimentaires de bases (riz, farine, sucre, pain) dont la cause semble bien difficile à déterminer puisqu'évidemment tout le monde se renvoie la balle. Pour être tout à fait honnête, de notre côté on a pas vraiment sentit l'augmentation à part le pain qui coûte effectivement un peu plus cher.

Le gouvernement a réagit en supprimant les droits de douane sur toutes une liste de produits. espérons que ça permette de calmer le jeu, le temps de trouver une solution. Pour les gens de la rue, les fautifs sont à chercher du côté des commerçants qui s'en mettent plein les poches. Mais est-ce que l'augmentation du baril du brut ne serait pas aussi une explication ? Si un économiste peut m'éclairer...

Ce n'est pas la première fois que ça chauffe dans le centre depuis notre arrivée mais c'est toujours très temporaire. Vendredi le calme était revenu et à part quelques feux rouges effectivement mal en point et plusieurs patrouilles de police, plus de traces des manifs.

Pour en savoir plus :

Le retour des gugus !

Après plusieurs semaines sans nouvelles, ils ont de retour avec une vidéo encore plus délirante que les précédentes. Attention, âmes sensibles s'abstenir et autorisation parentale vivement souhaitée...

Direction la Colombie, accrochez-vous c'est sur