mercredi 26 mars 2008

Reportage CEA Côte d'Ivoire

Vendredi matin, j’arrive au boulot tranquille vers 9h15, j’ai un rendez-vous l’aprem’ mais rien de spécial le matin. Et puis je reçois un SMS de Jean-Claude :

- « Y’a une urgence pour AITV , consulte tes mails».

Un peu d’action ? Euh ouais, mais y’a coupure…donc pas de mail, ni de téléphone. Je fini par appeler AITV à Paris avec mon portable au numéro d’urgence.

- « Allo, c’est Joffrey au Burkina, vous pouvez me rappeler ? »

Gabrielle, journaliste de AITV m’informe qu’il y a une réunion à Ouaga du Comité d'Evaluation et d'Accompagnement (CEA) des accords de Ouagadougou avec Blaise et Soro et que ce serait bien si je pouvais faire quelque chose là-dessus... Elle me donne même un numéro de contact...

- « Allo l’attaché de presse du Président ? Quoi, la réunion commence dans 10 minutes ? »

Meeeerde…

Le temps de rentrer à la maison préparer mon matos, enfourcher mon bolide et de retrouver mon chemin dans Ouaga 2000 (à l’autre bout de la ville) et me voilà à bon port mais en retard !

Je suis accueilli par un tapis rouge, des tas de flics et des gardes en uniforme de gala et un portique de sécurité. Quand je fini par arriver à la salle de réunion vers (10h00) les journalistes en sortent et ont un p’tit rictus en me voyant débarquer…

L’attaché de presse m’explique que pour la presse c’est fini. La réunion se tient à huis clos, un point presse aura lieu à l’issue de celle-ci. Une longue journée d’attente se profile…

J’en profite pour vous en dire un peu plus sur ce CEA. Le Président du Faso -Blaise Campaoré- est le 'facilitateur' de ce comité qui met en présence les différentes parties au conflit en Côte d'Ivoire - dont le Président Laurent Gbagbo et l'ex chef des rebelles aujourd'hui Premier Ministre, Guillaume Soro. Le but de ce comité est de permettre au processus de paix de continuer son bonhomme de chemin en veillant à l'application des accords de Ouaga dans les délais prévus.

Les principaux points de ces accords sont :

  1. L’identification Générale des populations. Il s’agit de fabriquer des cartes d’identité pour l’ensemble de la population, reconstitution des registres de naissance (perdus ou détruits). Ça paraît con mais ça demande un sacré boulot et ça détermine tout le reste.
  2. Le processus électoral. Cartes d’électeurs, listes électorales, bureaux de votes… Tout le nécessaire pour des élections démocratiques et transparentes.
  3. Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire. Créer un centre de commandement intégré pour les deux parties ex-belligérantes, désarmer, démobiliser et réinsérer les anciens militaires rebelles (des allocations sont -par exemple- prévues en attendant qu’ils soient réinsérés dans l’armée régulière).
++ Texte intégral des accords de Ouagadougou ++

Mais revenons à nos journalistes... Nous sommes une bonne quinzaine à patienter. Presse écrite, agence de presse, radio, télé, tous les médias sont représentés.

Beaucoup de journalistes ivoiriens sont de la partie, apparemment ils sont venus dans les valises du Premier Ministre Soro. Il y a aussi quelques journalistes burkinabé et…un blanc, moi. C’est une bonne occasion de rencontrer des pros, de jargonner sur le matos vidéo… Il sont tous assez relax, discutent foot ou politique à grands renforts de coups de gueules ou de fous rires !

Un bon moment donc, s’il ne s’était prolongé toute l’après-midi… A l’heure du dîner on est invité à l’arrière–salle où on partage un buffet avec les officiers militaires. De l’autre côté des cloisons, les politiciens se régalent, toujours en huis clos.

Finalement à 18h30, ces messieurs annoncent que ‘la presse est demandée’ (ben voyons !). On se précipite donc dans la salle de réunion. On a droit un pâle discours par un quidam de porte-parole. Trois minutes plus tard, it’s over, tout le monde dehors ! Et meerde, ça va être un peu court…

A la sortie je fais le pied de grue avec la meute de journaliste, les micros tendus, les photographes et les caméramans tiennent leur place. Va falloir jouer du coude !

Le Président Campaoré puis le Premier Ministre Soro répondent à quelques questions. Bon y’a de la matière. Avec les quelques plans que j’ai pu faire dans la salle et les images de ce matin que le journaliste de la RTB (télé nationale) m’a promis, ça devrait le faire…

Après ça, il me reste à récupérer les images de la RTB -plus compliqué que prévu évidemment et image complètement penchées ! - préparer une sélection d’images et itw de +/- 5 min, la compresser et l’envoyer par le net sur le serveur de AITV, préparer un p’tit commentaire, une liste minutée des images… Mais tout ça c’est une autre histoire !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Ouaw,quelle aventure!! Le journalisme de terrain me manque, tu me donnes envie... Aussi, bravo pour le texte, on s'y croirait!
Donne de tes news a ton retour du forum social.
Tchuss
Thib

Anonyme a dit…

thib's tu voles mes mots. j'allais dire aussi eh ben quelle aventure!!!!!!!continue comme ça c'est très bien. bisous à vous 2 lu

nathalie S a dit…

Salut Joffrey,
Je suis tombée sur ton blog par hasard. J'ai trouvé ça top . J'adore quand tu racontes tes reportages et ça me parle tellement. Bonne continuation et bon courage . En espérant te revoir un de ces jours à Ouaga.
Bisous
Nathalie SARFATI (AITV-RFO)