dimanche 23 mars 2008

Burkina : mode d’emploi

Beaucoup nous demandent à quoi finalement ressemble la vie au Burkina ? Et comment vivent les Burkinabès ? Et la vie à Ouaga ? Que font les Ouagalais ? Que fait-on dans nos temps libres ? Que mange-t-on? Il est vrai que nous racontons beaucoup nos voyages, nos visites, mais peu sur la vie à Ouaga. Lançons-nous ! Voici la première rubrique !
1/ L'alimentation et les marchés

Pour les Ouagalais, la journée commence ici par un petit déjeuner typique composé d’un riz gras, d’un to, d’une « soupe de poisson », ou encore, plus familier pour nous d’un café complet (voyez un peu de nescafé sorti tout droit de la boîte avec une grosse dose de lait concentré sucré) avec un peu de pain.

Côté légume, on ne peut pas trop se plaindre. On trouve : tomates, pommes de terre, ignames (grosses racines ressemblant à des pommes de terre), patates douces, courgettes, poivrons et aubergines, aubergines locales (très amères) et les petits pois (frais). On trouve aussi des boîtes de conserve de tomates concentrées importées tout droi de Chine, élément de base du très répandu « riz sauce ».
Côté fruit, c’est un peu moins varié, avec les bananes, les papayes, les oranges (peu goutues), les fraises (depuis deux mois mais c’est la fin) et les mangues qui arrivent.

Ce qui est assez déroutant, c’est que malgré tous ces légumes abondants sur les marchés, l’alimentation du Burkinabè n’est que peu basée sur ces légumes.

Le riz, les haricots blancs, le maïs, et le mil sont la base de l’alimentation ici. Le tô, fabriqué à avec la farine de mil, ou le riz constituent l’élément de base de tout repas burkinabè. Le riz sauce, ou le tô sauce, sont les plats typiques. Le légume étant un produit de luxe. Pour nos goûts européens, ce n'est pas mauvais une fois, deux fois, à la troisième, ça commence à lasser et j'avoue que maintenant, quand on peut éviter... on préfère viser les petits pois à la viande!
Et le repas se mange avec les doigts !
Si tu te ballades sur les marchés et que tu rencontres quelqu’un qui est en train de manger allègrement son plat de to sauce feullie, toujours, il est de coutume d'entendre: « vous êtes invités », ce qui signifie : « venez vous aussi mettre vos mains dans ce bon repas de to remplie de sauce verte ». Heureusement, en général, la personne n’est pas trop vexée si on répond, « merci c’est gentil, je viens de manger… »

Le repas de fête, est le poulet bicyclette (en contraste avec le poulet télévision) grillé à l’ail, accompagné de frites (franchement bonnes même si ça ne vaut pas les frites belges) et d’alloco, bananes plantins frites !

Les marchés regorgent également de savons faits de karité (hydratant). On trouve beaucoup de pagnes colorés, et de seaux et autres bassines en plastiques colorés faites au Ghana.

De notre côté, nous ne pouvons pas nous plaindre. Nous pouvons faire beaucoup de petits plats avec tous ces aliments possibles à trouver mais quelques saveurs nous manquent quand même pas mal. On sera contents de pouvoir y regouter en mai ! En dehors de ces fruits et légumes, nous nous fournissons en emmental, yaourt, mayonnaise et viande dans un affreux supermarché (genre « batard ») tenu par des libanais, forts présents dans le commerce ici.

Exception faite des deux supermarchés libanais qu’on trouve uniquement à Ouaga (et à Bobo), les supermarchés, tels que nous les connaissons n’existent pas. Les seuls petits magasins où on peut trouver mayonnaise, coca et biscuits premiers prix importés d’Europe sont les échoppes des pompes à essence.
En fait, au Burkina, rien n'est produit. Alors, soit on mange des aliments sortis tout droit des champs, soit on mange des produits importés. Pas de jus d'orange, pas de production d'huile malgré les tonnes d'arachides qu'on trouve dans les rues, pas de boîtes de conserve de tous ces bons aliments pour les conserver en vue de la période de soudure (période entre deux récoltes).
Le Burkina produit des yaourts mais... à base de lait en poudre venant d'Europe!
Tenez vous bien, la seule chose produite au pays est... la bière (qui ne vaut pas non plus la bière belge mais se défend) mais malheuresement à nouveau tous les éléments utilisés pour produire la bière sont eux aussi... importés d'Europe.

Pour ce qui est du paiement, le plus gros billet ici est celui de 10.000 FCFA, soit 15€. Et la monnaie est rare dans le pays, de sorte qu’on attend souvent que le serveur aille chez le ou les voisins pour essayer de casser ces fameux billets de 10.000! Même la banque n'a pas de monnaie... Les petites pièces ont même disparu et on vous rendra les derniers 10 Fcfa en bonbons.
Alors, en toute franchise, ça pourrait être vraiment pire mais si Jo rève d'une bonne frite de la place Flagey (ouf, la pétition a marché) avec un gros cervelas, moi je savoure déjà une bonne salade de chèvre ou un bon poisson bien cuisiné! Au plaisir de partager ça dans un mois (ou autre chose avec vous).

Bientôt sur le blog : Burkina mode d’emploi
2) la "cours", lieu de vie familiale

1 commentaire:

Anissa a dit…

Ah, une série d'articles qui promet d'être très intéressante ! Merci de partager tout ça avec nous !