samedi 2 février 2008

Et au boulot, ça donne quoi?


Certains ont pu lire entre les lignes, d’autres ont reçu des mails où je racontais et expliquais mon état d’esprit, mes états d’âme après ces quelques premiers mois de première mission.
En toute franchise, ce ne fut pas simple !
Ma cheffe à Bruxelles m’avait prévenu : « je n’ai jamais connu quelqu’un pour qui les 3 premiers mois d’une première mission de terrain n’étaient pas difficiles… ».

Et elle n’avait pas tort ! C’était dur, très dur. D’abord parce que c’est vrai que tout est nouveau : le pays, la culture, le métier. Et il faut s’habituer à tout ça.

Mais aussi parce que cette mission-ci était particulièrement complexe.
En effet, mon arrivée coïncidait avec une « ouverture de mission », comme on dit dans le jargon de l’humanitaire, ce qui signifie qu’il n’y avait pas d’expatrié sur place disposant de maisons, de bonne adresses, de personnes de contact, de noms de fournisseurs, de réseau en fait…

Ensuite, le projet pour lequel on m’envoyait était très très, trop ambitieux tel que conçu au départ. Ma collègue, cheffe de projet nutritionniste, arrivée en même temps que moi, a d’ailleurs fini par jeter l’éponge tellement les choses paraissaient complexes, voire impossibles à mettre en place.
Mi-novembre, elle a donc quitté le pays, me laissant seule belge à la tête de la mission Croix-Rouge de Belgique au Burkina Faso avec ce projet
La dernière chose qui compliquait la situation est le fait que le partenariat avec la Croix-Rouge burkinabè n’était pas défini, de sorte que c’était à moi de « tenter » de définir un mode de fonctionnement et de communication avec le Directeur national de cette dernière. Ceci n’était pas une mince affaire du haut de mes 27 ans !

Heureusement, certaines personnes m’ont aidé à tenir le coup. Tout d’abord, le siège de la Croix-Rouge à Bruxelles m’a toujours soutenue et a été très à l’écoute de mes préoccupations par rapport à la mise en place de ce programme. Il y a d’ailleurs eu 3 visites de membres du personnel qui avaient pris conscience du défi dans lequel nous nous étions, Croix-Rouge de Belgique lancés. Naziha, une charmante collègue est d'ailleurs venue appuyer le projet pendant un mois et a aidé à redéfinir ce dernier en vue de le rendre plus réaliste. Pendant ce temps, le travail avec elle était déjà plus facile.

Finalement, c’est certain que sans la présence de mon amoureux à mes côtés, je n’aurais franchement pas tenu le coup ! Il a donc subi mes sautes d'humeur pendant ces quelques mois...

Aujourd’hui, les choses vont beaucoup mieux. Un chef de projet burkinabè a enfin été engagé. Idrissa est maintenant à la tête de ce projet pour le volet opérationnel. Ma cheffe, envoyée par la Croix-Rouge de Belgique est arrivée. Rosine a 57 ans, elle a déjà vécu 12 ans en Afrique et connait bien le fonctionnement de missions telles que celle que nous essayons de mettre sur pied. Je lui ai très vite délégué toute une série de dossiers chauds comme la relation avec la Croix-Rouge Burkinabè ou les problèmes de politique salariale du personnel engagé sur nos projets.
Par ailleurs, ma collègue cheffe de projet nutritionniste vient d’être remplacée par un médecin congolais expatrié qui a déjà géré le même genre de projet au Niger. Il est en plus une personne très intéressante à écouter ! Il connait énormément de choses dans le domaine de la santé dans les pays en développement, et ça, moi, ça me passionne…
Le dernier point noir à résoudre était le poste de logisticien, un poste tenu par un burkinabè, soit la personne qui s’occupe de tout le matériel à acheter, de l’approvisionnement des vivres à distribuer dans les villages. Siaka, un ancien militaire est arrivé ce lundi. Il a l'air très efficace. Equipe au complet donc maintenant !

Ouf, toutes ces personnes qui semblent à première vue très compétentes chacune dans leur domaine vont pouvoir venir reprendre une partie du travail qu’à défaut, je devais, mais ne parvenais pas à assurer.

Je vais donc pouvoir me concentrer sur les deux nouveaux projets que nous lançons cette année 2008 : projet d’accueil et d’écoute des "filles des rues" et projet de prévention contre l’exploitation et le trafic des enfants ! Quand il n’y en a plus, il y en a encore !
Elo


J'en profite pour vous signaler que j'ai (enfin) mis les photos de ma mission en ligne. Il n'y en a pas beaucoup et elles sont clairement moins belles que celles faites par Jo mais j'avais quand même envie de les partager avec vous.

1 commentaire:

david santos a dit…

Bonsoir, Lo

Merci for posting and have a good weekend