mardi 11 décembre 2007

Fête de l'indépendance !

En ce 11 décembre, le Burkina Faso fêtait ses 47 ans d'indépendance. Pour l'occasion, un grand défilé 'civil et militaire' a été organisé dans les rues de Ouaga.

A l'époque de la révolution (comprenez les années Sankara), la fête de l'indépendance avait été supprimée car considérée comme trop connotée, rappelant paradoxalement l'impérialisme occidental. La date du 11 décembre n'était plus vraiment fêtée depuis, contrairement au 4 août, date de la Révolution Démocratique et Populaire de 1983 et considérée comme jour de fête nationale.Mais allez savoir pourquoi, le bon Blaise -qui pour rappel, était un des acteurs principaux de la révolution- a décidé de la remettre au goût du jour.

Les contestations n'ont évidemment pas manqué de fuser, notamment du côté des sankaristes : "La décision du gouvernement de commémorer le 11-Décembre avec faste est une décision comique. C’est vraiment de la comédie.{...} . En réalité, ces trouvailles visent des desseins inavouables. Le premier dessein condamnable, c’est de chercher coûte que coûte, vaille que vaille, à masquer les activités du 13 décembre qui sont les activités commémoratives du 9e anniversaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo. Ensuite célébrer avec faste, cela suppose qu’il faut beaucoup d’agent. Le chiffre officiel avancé est estimé à 500 millions de FCFA. Je pense que ce n’est pas opportun." dixit Me Bénéwendé Sankara sur Le Faso.net (voir article ci-dessous).

Du côté de Congrès pour la Démocratie et le Progrès(CDP), parti au pouvoir, le député Achille Tapsoba salue l’influence de cette fête sur le sentiment d'identité nationale : C’est une décision, très juste, salutaire, dans la mesure où l’abandon de ce caractère festif et même de l’éclat pouvait nous amener progressivement à perdre les couleurs de notre pays, l’identité nationale qui nous réunit tous dans cet espace géographique qu’on appelle le Burkina Faso. Je pense que c’est une bonne chose que d’avoir enfin rétabli l’ordre des choses. {…} La commémoration de cette date permet également à la jeune génération de renouer non seulement avec la compréhension de l’importance de cette commémoration mais aussi quelle puisse être le vecteur pour continuer à porter le fils conducteur de l’unité nationale de génération en génération.

J'aurai tendance à partager le premier avis. Je ne pense pas que ce soit une nécessité d'organiser ce genre de festivité quand on connait les nombreuses difficultés que connait ce pays. Pourtant, les burkinabés semblent friands de ce genre de fête, et on peut penser que ça permet d'oublier un peu les soucis. Enfin, c'est surtout valable pour les ouagalais parcequ'en brousse, ils s'en foutent pas mal du défilé... Quoiqu'il en soit, la foule était au rendez-vous et les Ouagalais ravis de renouer avec les grands défilés d'antan.

Tout ça pour dire que votre serviteur, aussi, était de la partie et vous a ramené quelques photos du défilé dont certaines plutôt surprenantes. Le mélange des militaires armés, des chars d'assauts avec les tracteurs agricoles et les écoliers défilant au pas militaire donnait à l'ensemble un p'tit air autoritariste mais une fois le cortège passé, le joyeux bordel des rues de Ouaga a vite repris ses droits. Ouf !

5 commentaires:

Anonyme a dit…

ça équivaut au bon vieux défilé belge!!!! ;-)
... bonne fête à vous alors!!!!
c'est quoi en fait le petit alccol local chez vous?
à votre bonne santé en tout cas!
bisous
Nath

Mam Jo, Ti, Lu a dit…

Bravo fils pour tes commentaires

Mam Jo, Ti, Lu a dit…

...on reconnait là "l'esprit" familial. Impressionnant quand même ce défilé!

Mam Jo, Ti, Lu a dit…

Rem:mam ti = mam jo mais pour le blog de ti, j'ai mis mam ti pour pas confondre avec mam rapha

Mam Jo, Ti, Lu a dit…

P.S. : je suis aussi mam lu