mercredi 24 octobre 2007

Destination Niger

Je pars demain pour un tournage d'environ un semaine au Niger dans le Parc du W (en rouge, notre itinéraire). Nous allons faire un reportage sur les « classes de la seconde chance » situées dans les méandres du fleuve Niger. J’accompagne Gabriel Cohn-Bendit (le grand frère...), responsable de l’association REPTA (Réseau Education Pour Tous en Afrique) et Paraté, caméraman.

L’idée est d’apprendre aux enfants à utiliser la caméra et ensuite leur faire réaliser un p’tit reportage sur les classes de la seconde chance. Cette approche a déjà été utilisée par Manivelle Prod lors d’un précédent reportage qui traitait d’un centre d’accueil pour les enfants des rues à Bobo. Le résultat est assez sympa, mais je vous laisse juge : voir la vidéo.

De mon côté, je m’occuperai de la seconde caméra (celle qui filme les enfants entrain de filmer, par exemple) et j’essaierai de structurer un peu le tournage en vue du montage final.


Il parait que ce sera un très beau voyage (ci-contre la carte -cliquable- de leur précédente visite). Plusieurs villages ne sont accessibles que par bateau, cette partie du parc est semble-t-il la plus belle, et il est prévu passer plusieurs nuits en brousse (j’emmène un hamac- moustiquaire). Une belle aventure qui s’annonce donc. Yeepie !

Elo est un peu jalouse mais elle devrait bientôt faire une visite de terrain pour son projet. Et puis ce sera l’occasion pour moi de faire un peu de repérage pour une prochaine visite en amoureux ?

Allez, je file, j’ai encore quelques trucs à régler. Départ à 6h00 du mat' (Grrr..), arrivée à Niamey vers 16h00 (Argh, 10h de bus !). La suite à mon retour…

dimanche 21 octobre 2007

Et qu'est-ce qu'elle fait Elo?

Histoire de pouvoir dire qu'il n'y a pas que Jo qui alimente le blog, je me dois de vous écrire un petit article à mon tour. En fait, je dois reconnaitre que je travaille beaucoup beaucoup et que je ne prends pas vraiment le temps de communiquer plus que ça !

Je vais quand même vous raconter un peu plus en détail mon boulot ici, puisque j’y passe la majorité de mon temps et que j’ai envie partager ça avec vous.

Le projet que nous mettons sur pied est un projet de « lutte contre la malnutrition via une approche communautaire ». Tout cela peut paraître un peu chinois mais je vous explique. Le projet se déroule dans 9 provinces du Burkina : les provinces du Sahel dans le Nord et les provinces du Sud-Ouest près de la Côte d’Ivoire.

Nous avons engagé un infirmier et un animateur pour chaque province, soit 18 personnes. Chaque duo est chargé de couvrir 20 villages par des actions de dépistage d’enfants malnutris et de leur prise en charge.

Concrètement, l’infirmier arrive dans le village, il pèse et mesure les enfants. Dans le pire des cas, il envoie ces enfants vers le centre de santé le plus proche afin de les soigner. Il peut également lui donner des compléments alimentaires que nous recevons de l’UNICEF. Mais aussi et surtout, et c’est là que c’est intéressant, le duo (l’animateur et l’infirmier) profite de cette rencontre avec la population pour essayer de créer et de former des groupements de femmes à détecter, sans l’avis d’un personnel médical les cas de malnutrition.

Pour cela, des séances de sensibilisation et de formation sont organisées. On y propose des modules sur l’importance de la qualité nutritionnelle des bouillies que les mamans donnent à leurs enfants. On leur explique également l’importance de l’allaitement maternel jusqu’à l’âge de 6 mois ou encore des règles d’hygiène assez simple afin d’éviter d’attraper des maladies diarhéiques qui ne viennent créer un cercle vicieux avec la malnutrition.

Le projet a donc une large composante « prévention », en parallèle d’une aide réelle (par la distribution alimentaire) ce que je pense être une vraiment bonne approche.

Bon, tout ça, c’est l’objectif... On en est encore aux balbutiements du projet et toute la mise en place doit seulement être faite. Nous venons de recruter le personnel, de commander les motos, de commander les balances, les instruments pour prendre la taille des enfants, etc.

Cela va prendre un peu de temps mais l’objectif est là. Pour m’aider, nous avons engagé une comptable pour la saisie des factures (ici, « saisir » veut dire « taper à l’ordinateur »), un logisticien et un chauffeur ! Nous voilà donc avec une équipe de 23 personnes.

Cette équipe travaille main dans la main avec la Croix-Rouge Burkinabè qui nous offre le cadre de travail, les infrastructures dans les provinces (les comités provinciaux, comme en Belgique).
Allez, Jo me dit que plus d'une demi page, c'est trop long alors je vais m'arrêter ici...

J'espère que vous allez tous bien!
Gros bisous à tous
Elo

jeudi 18 octobre 2007

Leçon de sécurité routière : le crachat


Merci à Jean-Claude (Manivelle Prod) d'avoir mis cette petite merveille en ligne.

mercredi 17 octobre 2007

Thibaut et Raph mettent les voiles...

Mon frérot aussi est un voyageur dans l'âme... Son projet, rallier l'Amérique du Sud en bateau-stop (oui, oui) avec un pote (Raph) et voyager à travers ce merveilleux continent sans un pesos en poche mais avec plein d'idéees en tête ! Si vous avez des contacts là-bas pour eux (logement, p'tit boulot, ou simples potes), ils seront ravis !

Pour suivre leurs aventures, en vidéo si'l vous plaît, rendez-vous sur leur blog. Et pour le plaisir voici un avant-gôut ! Pour info, Thibaut c'est celui qui fait son sac...

lundi 15 octobre 2007

"Liste de non exhaustive de gags"

Voilà un article trouvé un peu par hasard (ancienne collègue d'Elo) qui m'a bien fait rire car il me rappelle des p'tites choses de la vie ici... A lire donc !

Commémorations Sankara


Voilà un nom qui revient souvent à nos oreilles depuis notre arrivée ici. Et pour cause, ce 15 octobre 2007, il y a aura 20 ans jour pour jour que ce héros du peuple burkinabé a disparu. Depuis quelques mois, la tension monte autour des commémorations de ce triste anniversaire…

D’un côté les Sankaristes qui veulent rappeler à tous la mémoire de leur Président et son action en faveur du peuple, des femmes...(à compléter)

De l’autre Blaise Campaoré (alias Blaise pour la population), alias Monsieur le Président du Burkina Faso. Ce cher président veut quand à lui fêter « les 20 ans de renouveau démocratique ». 20 ans de démocratie…cherchez l’erreur !

Tout a donc été fait pour mettre des bâtons dans les roues des Sankaristes : la maison du peuple leur a été refusée (en savoir plus), le spot télé annonçant les commémorations n’a mystérieusement pas pu être diffusé par la télé nationale suite à un soit-disant problème technique (voir le spot),… Pire, l’un des membres du comité d’organisation des commémorations –Samska Le Jah- a reçu des menaces de mort et des hommes cagoulés ont mis le feu à sa voiture.

Bien entendu, Blaise n’a rien à voir avec tout cela…

Pour aller plus loin :

Enfants du Burkina


Diapo vidéo à venir...

dimanche 14 octobre 2007

Les géants de Boromo

Géants de papier croisés au cours d'un tournage... Superbes !
Voir l'album photo

>> Infos & contacts sur les géants de Boromo <<

mardi 9 octobre 2007

Il a mordu grand-mère, il vous mordra itou...*

Quand Elo m’appelle à l’aide avec un demi-sourire dans la voix, je m’attends à devoir affronter une minuscule araignée ou quelque bestiole du genre.

Je rejoins la demoiselle en détresse à la salle de bain, où je la retrouve l’index pointé vers la baignoire. Et là surprise, la bestiole incriminée n’est pas une araignée, ni un mille-pattes, ni même une abeille, mais bien…un gecko. Ces petits lézards se faufilent partout dans la maison, se baladant avec la même aisance à l’horizontale ou à la verticale, la tête en l’air ou en bas.

Comme animal de compagnie, le gecko est d’ailleurs plutôt cool puisqu’il bouffe les insectes, ne fait pas de bruit et déguerpit quand tu t’en approches. Et puis faut avouer que ça fait toujours son petit effet de le voir déambuler au plafond.

Quoiqu’il en soit, l’animal était coincé dans la baignoire (vide), la surface émaillée étant trop lisse pour lui permettre de remonter et de filer. Me voilà donc parti à la chasse au gecko ! Je pose un tissu sur la bête pour pas qu’il me glisse des mains et l’attrape par la queue. Erreur !!!

Et oui, j’aurai du me souvenir des cours de bio de cette chère Madame Stavaux, qui nous avait expliqué qu’en cas de danger l’animal pris au piège n’hésite pas à y laisser sa queue !?!

Le morceau de queue frétillante a terminé dans la cuvette des WC et j’ai fini par attraper la bête avant de lui rendre sa liberté dans le jardin.

...et la princesse, sauvée du terrible dragon a pu prendre sa douche en toute tranquillité !

* extrait de l'air du doudou (bande d'incultes!)

samedi 6 octobre 2007

Doux, dur et dingue...

Doux
Le climat, les sourires des enfants, les prix (enfin, ça dépend…), l’accueil en général, la musique, rouler en moto, les expressions ( bonne arrivée !), l’accueil de la Croix-Rouge burkinabé, le centre culturel, la bière et les frites locales, Manivelle Productions, …

Dur
La chaleur, le statut de Nassara (homme blanc), la pauvreté, les enfants des rues, les moustiques mangueurs d’homme, les vendeurs ambulants (et collants), la poussière, sortir sa caméra ici, …

Dingue
Le rase-motte des avions au dessus de la ville, la quantité de produits importés, le nombre d’ONG dans ce pays, les marges de négociation, la conversion en Francs CFA, le sens de la débrouille, l’intensité des odeurs, les antennes GSM…dans le désert, les geckos, les draches, que certains t’appellent encore « tonton », les gars qui roulent à vélo avec une machette accrochée à leur cadre(voir album photo Dori),…

Bonne arrivée !

Bonjour à tous,

He oui, ça y est, nous y sommes ! Je sais, ça fait maintenant plus d’un mois… et on n’a pas vraiment donné de nouvelles… mais « pas de nouvelles, bonnes nouvelles ! ».
En effet, je pense qu’on peut analyser ça comme ça pour nous. Tout va très bien.

Nous avons passé les trois premiers jours à l’hôtel avant d’aller habiter chez ma collègue le temps de trouver notre « chez nous ». Sacré expérience que de vivre avec des jumelles d’un an et demi… Elle a du courage ma collègue! Au bout d’une grosse semaine, on avoue, on était contents d’emménager dans notre maison à nous; une villa avec un jardin et une belle terrasse, pas trop loin du centre ville et à 6 minutes à pieds de la Croix-Rouge Burkinabè, où se trouve mon bureau (ce qui ne me change pas tellement de Bxl en fait).

Elle est un peu grande, mais elle devrait accueillir en janvier d’autres expats qui arrivent pour travailler ici. On s’y sent bien tous les deux et depuis peu, on a même des meubles ! Ici , retour à l’achat direct du producteur au client. Nous avons donc fait appel à des menuisiers locaux. Et bien, je vais vous dire, ça fait du bien de pouvoir payer le menuisier directement…. Sans qu’il n’y ait 18 intermédiaires… c’est du « sur mesure », et l'argent va directement dans sa poche à lui.

De mon côté, j’avoue que les débuts furent assez difficiles. Cheffe rapatriée suite à un problème médical et me voilà bombardée au milieu du Burkina avec un très beau projet... sur papier. On n’en menais pas large au début.... Un projet qui tourne, ce n’est déjà pas simple mais alors construire, mettre sur pied -dans un contexte multiculturel- un projet de lutte contre la malnutrition dans 9 provinces du pays (avec des inondations récentes qui ne font qu’empirer les choses) et coupent les routes, sans cheffe, en première mission… c’est un gros défi !

Ma tâche est de gérer les finances du projet mais aussi le personnel. Je dois donc mettre sur pied des systèmes de contrôle des dépenses. Ce qui n’est pas une mince affaire dans un pays si pauvre.

Jo a pris contact avec une petite boite de production de films et documentaires dès la première semaine -alors qu’il avait dit qu’il prendrait un mois de congé... Il a proposé d’y faire un stage pour commencer, ce qu’ils ont tout de suite accepté. Une semaine plus tard, il faisait déjà le tour du pays, en jouant l’assistant réalisateur pour tourner un reportage ! Il est assez content et espère que ça pourra bien évoluer pour le futur.

Etre blanc ici, n’est pas simple… Les blancs ont tous des « gens »; un gardien, un cuisinier, une nounou et femme de ménage... Mais ce « privilège » ne se limite pas aux blancs, pour les riches africains c’est pareil. Et même ceux qu’on pourrait considérer comme la classe moyenne ont souvent une ou deux personnes à leur service. Ceci dit, ça crée de l’emploi, ce qui n’est vraiment pas négligeable ici, c’est même considéré comme une très bonne opportunité.

Ici le blanc est souvent assimilé la banque, il n’est reste pas moins que les burkinabès sont vraiment charmants même qaund tu ne expliques que leur achèteras pas les colliers qu’ils sont en train d’essayer de te vendre. Ils cherchent le contact et l’échange et c’est vraiment chouette… Je n’avais clairement pas encore rencontré une telle chaleur humaine dans un pays du Sud où je me suis rendue. Et ça malgré une pauvreté quand même assez flagrante. Moi, c’est « tantie »…

Jo dirait que le pays est « sous perfusion des ONG ». Je pense qu’il n’a pas tout à fait tort. Ici, aucune ressource naturelle ; ni minerais, ni pétrole, ni gaz, quasi pas d’eau, pas d’accès à la mer…donc c’est un peu difficile. Par contre le climat politique –bien que très discutable- est stable (y’a pas de quoi se disputer) et l’accueil est chaleureux. Les ONG ont donc trouvé le terrain parfait pour développer leurs projets et dépenser l’argent distribué par la commission européenne…. Euh, mes projets sont financés par la commission….

Heureusement, les populations locales sont de plus en plus, et de mieux en mieux, impliquées. Et c’est une bonne chose. Si je prends l’exemple du gros projet pour lequel je travaille, tout se fait en partenariat avec la Croix-Rouge burkinabé. Du coup la mise en place du projet est plus longue et parfois carrément fastidieuse (car il faut suivre leur mode de fonctionnement déjà en place et pas tjs des plus efficaces en toute franchise). Mais cette méthode a l’avantage de permettre que le projet puisse continuer une fois les expat’ envolés. Nous sommes là pour aider à la structuration de l’ensemble et pour former les gens. La pérennité du projet (pour reprendre un terme cher au petit monde des ONG) est un des objectifs.

Par contre, Jo qui déjà avait parfois un peu de mal avec mes discussions sur l’humanitaire en bouffe un peu, j’avoue… car ici tout tourne autour du développement… Le secteur des ONG est assimilé au 'secteur privé' !

Sinon, il fait archichaud avec une moyenne autour des 35°… La ville est sympa et très animée. La bouffe n’est pas mauvaise mais il n’y a quand même pas bcp de choix. Riz, légumes, fruits et viande mais pas tjs très ragoutante se trouvent facilement sur les marchés…. Mais le lait est importé, les fromages, yaourts, les biscuits, pas moyen de trouver ces produits version locale ! Ils font de la très bonne bière (avec du houblon importé, et oui…) et même des frites.

Les routes goudronnées sont rares (le centre et les grands axes). On dit d’ailleurs, "j’habite sur le premier goudron après le grand carrefour" ou « prends le deuxième goudron sur ta gauche après la pompe à essence »…

Moi, j’ai un gros 4x4 de la Croix-Rouge burkinabè que je conduit moi-même pour l'instant. C’est rigolo mais j’avoue que j’en menais pas large au début avec toutes les mobylettes. Jo a investi investi dans une magnifique mobylette/scooter qui fait vroum-vroum, pouet-pouet, et a un look d’enfer !

En tous les cas, tous les deux, nous sommes bien heureux de pouvoir vivre une expérience comme celle-ci ! c’est assez génial de pouvoir découvrir un pays de cette manière, même si c'est pas simple tous les jours !

Voilà pour les premières nouvelles, c’est un peu long mais bon… merci à ceux qui sont arrivés jusqu’au bout.


N’hésitez pas à donner de vos nouvelles ! Si je n’ai répondu à aucun mail jusqu’aujourd’hui, je m’en excuse mais je vous promets que je les lis et que ça me fait plaisir, je travaille juste un peu comme une brute et quand je fais des pauses, je n’ai vraiment pas très envie d’allumer mon PC…!

Elo